Épisode 18 : Fiona Schmidt - "Lâchez-nous l'utérus" ou la liberté de faire ses choix sans jugement

« Le fait que je ne veuille pas d’enfant a toujours posé problème à tout le monde, sauf à moi. »

En avril dernier, Fiona Schmidt, journaliste et auteure, lançait le compte Instagram @bordel.de.meres.

A l’origine, Fiona souhaitait créer un espace de discussion pour les femmes autour du sujet de la charge maternelle, c’est-à-dire toutes les pressions et les préjugés au sujet de la maternité que les femmes intègrent dès l’enfance, et qui présentent la maternité comme validant la féminité, comme sa condition sine qua none.

Au cœur de sa réflexion, cette question : pourquoi, 50 ans après la légalisation de la pilule et de l’IVG, une femme qui ne veut pas d’enfant continue d’être marginalisée ?

Fiona m’a confié qu’elle espérait recueillir 50 témoignages pour documenter le livre qu’elle avait en tête – elle en a reçu plus de 10 000…

C’est dire la nécessité de libérer la parole.

D’autant que les témoignages qu’elle a reçus l’ont obligée à ouvrir sa problématique – loin de ne concerner que les « nullipares » (quel vilain mot), le sujet de la charge maternelle touche toutes les femmes, y compris celles qui ont des enfants, et qui se trouvent alors confrontées aux normes éducatives. Vous le savez aussi bien que moi, il y a beaucoup, beaucoup de normes sur la façon dont on devrait élever les enfants, aussi contradictoires et impératives les unes que les autres.

Aujourd’hui sort son livre, très attendu, « Lâchez-nous l’utérus » : un livre dense, documenté des témoignages reçus mais aussi de nombreuses études et ouvrages sur le sujet.

Le livre de Fiona, je l’ai lu comme un plaidoyer pour la liberté : celle de faire les choix que l’on veut, de les assumer, sans qu’ils déclenchent l’hostilité de celles et ceux qui ne font pas les mêmes.

Je vous encourage vivement à le lire, et en attendant, vous pouvez l’écouter dans cet épisode.

Avec Fiona, nous avons surtout décortiqué les parties de son livre qui font écho avec les thèmes que nous abordons habituellement ici – il aurait fallu 4h pour aborder tout son livre tant il est couvre de sujets.

Ecoutez-la donc (et venez rire avec nous, parce que Fiona est vraiment très drôle) nous parler de la nécessité d’offrir des espaces de parole aux femmes*, de la notion de « tout avoir » (le fameux « having it all » américain), de tous les tabous autour de la maternité, et de l’importance de représenter les papas loin, très loin des clichés.

Je conclue ce Numéro d’Équilibriste avec les mots de Fiona :

« Je suis fière d’avoir changé d’avis sur plein de choses, d’avoir remis en cause un certain nombre de certitudes, d’avoir ouvert mon esprit à des expériences que je jugeais mauvaises. […] J’avais moi-même plein de préjugés sur la maternité. Je répondais aux préjugés qu’on m’envoyait, dont je souffrais, par d’autres a priori sur la maternité et les mères. Mais en fait je me suis trompée de combat, pendant très longtemps. Le problème c’est pas les mères, le vrai problème c’est que la maternité soit à ce point normative, 50 ans après la pilule et l’IVG.  Le problème c’est que la féminité passe encore aujourd’hui par la maternité et puisse pas s’incarner dans d’autres choix. C’est ça le problème. »

La liberté de choix et la tolérance, c’est ça le fond du sujet. Chez les Équilibristes aussi.

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Bonne écoute et en avant les Équilibristes !

Sandra

 

* l’article de Rebecca Solnit dont elle parle dans l’interview, sur le silence des femmes, est ici

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