Trouver le temps

Salut mes chères et chers Équilibristes,

Comme vous, certainement, mes interrogations du moment portent beaucoup sur la manière dont je peux agir, à mon niveau, pour réduire mon empreinte carbone. En identifiant mes ambivalences & en agissant, réellement.

Comme vous, certainement, partout où je tourne la tête depuis cet été, je vois cette pub de Decathlon pour leur long-tail, un vélo avec un long porte-bagage à l’arrière. Parfait pour embarquer deux bambins devenus trop grands pour un cargo classique, et encore trop petits pour circuler à vélo à côté de moi.

Quand je l’ai vu, j’ai commencé à cogiter et rêver. Troquer la voiture contre ce vélo ?

Hmm…

A Bordeaux, où je vis, il pleut beaucoup (fun fact : le vendeur Aigle m’a confirmé que son magasin était le 2ème plus gros en termes de ventes de bottes de pluie, après Paris). Faire du vélo sous la pluie ? Inconfortable, mais pas insurmontable. Suffit de s’équiper.

Manier la bécane ? Je l’ai testée avec mes deux petits, et après quelques sueurs froides (« SURTOUT, ne vous penchez pas !!! »), sa prise en main s’est avérée beaucoup simple que je ne le craignais.

Rouler la nuit, dans le froid ? Pareil, suffit de s’équiper.

Non, ce qui m’a vraiment fait hésiter à sauter le pas, je l’ai identifié au bout de quelques jours : la pensée « ça va me ralentir ».

Ce qui m’inquiétait le plus, c’était de renoncer à l’option « je termine un call et je saute dans la voiture pour aller chercher les enfants ». Renoncer à aller vite. Devoir dégager du temps en plus pour les trajets.

 

Alors j’ai laissé cette idée s’effilocher, et j’y ai injecté de la curiosité : qu’est-ce que je vais y gagner ? Du mouvement, je le savais, et je le recherchais (c’est le sujet de ma dernière tribune pour Welcome to the Jungle, que j’ai adoré écrire tant ce sujet du mouvement compte pour la danseuse que je suis). Des endorphines au passage. Un vrai sas pour passer du moment « travail » de ma journée au moment « maman ».

Et j’ai gagné autre chose, que je n’avais pas anticipé : les « youhoooouuuu » de mes enfants à l’arrière, qui adorent ce mode de transport. Leurs conversations entre eux, que j’écoute avec un peu l’impression d’espionner (et qui changent des disputes, oh que ça fait du bien !). Les sourires des passants, attendris et curieux devant cet attelage inhabituel. Des conversations avec des inconnu·es, curieux·ses et hésitant à se lancer aussi.

A l’heure où vous recevez cette lettre, ça fait 10 jours que je l’ai récupéré, et j’ai parcouru près de 100km à vélo. 100km d’émissions en moins. Une goutte dans l’océan des mesures à prendre pour notre climat & en même temps, c’est toujours ça.

Et c’est aussi la continuité d’une réflexion que je mène sur ce qu’est un rythme de vie « durable », « soutenable », au sens de « que l’on peut soutenir ». J’entends tant de parents épuisés autour de moi, fatigué·es de courir, de tout faire rentrer au chausse-pied. Ce sera le sujet du prochain épisode & en même temps.

Et c’est pour ça que je ne vous ai pas écrit la semaine dernière. Parce que j’avais rangé le chausse-pied et décidé d’élaguer plutôt.

Et vous, vous choisissez d’élaguer où ?

(Arrêtez-vous un instant. Je vous invite sincèrement à vous poser la question).

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