By design*
Salut chères et chers Équilibristes,
J’espère que cette lettre vous trouve en bonne forme et santé.
La semaine qui vient de passer nous a fourni de nouvelles sources de peine. Le déferlement de réactions contre le racisme systémique qui se manifeste partout me rappelle le déferlement de réactions contre le sexisme et le harcèlement qui ont suivi l’éclatement de l’affaire Weinstein et l’apparition du mouvement #metoo.
Ce mouvement a provoqué des ondes bien au-delà de la simple question du harcèlement que subissent un grand nombre femmes – nous lui devons aussi toutes les conversations qui se sont multipliées autour de la place des femmes dans la société d’une manière plus large.
Le podcast est né dans ce bain-là : seulement 6 mois plus tôt, on ne parlait pas des sujets que nous abordons ici.
Je suis bien placée pour le savoir, ces conversations me manquaient cruellement alors que j’étais jeune maman, jeune manager ambitieuse, entourée d’hommes aux cheveux gris au travail et à la recherche de modèles féminins pour me dire qu’elles aussi avaient trouvé ça dur, mais qu’elles y étaient arrivées. Que c’était possible. Personne n’en parlait, et surtout pas dans des termes nuancés qui encouragent.
Je ne peux jamais m’empêcher de faire des parallèles, alors je vous les partage ici pour avoir vos retours et engager une discussion avec vous. Vous savez que ces discussions avec vous sont une de mes grandes sources de motivation dans le travail que je mène avec Les Équilibristes.
Nous devons nous poser la question de ce que nous pouvons faire. De la même manière que vous qui lisez cette lettre êtes engagé.es dans les sujets de l’égalité femmes-hommes, nous devons nous engager activement dans la lutte contre le racisme systémique.
Ça commence très simplement par soi, et par une prise de conscience toute simple : nous avons tous des biais inconscients. Que cela nous plaise ou non, notre cerveau fonctionne ainsi. Et nous avons un devoir de lutter contre eux.Avec Romaine, nous avons réalisé un épisode de podcast à ce sujet pour Orange, qui devrait sortir prochainement et que je vous partagerai.
En attendant, je vous partage 2 ressources qui m’ont été très utiles pour cheminer là-dessus :
- Le Test d’Association Implicite, développé par des chercheurs de Harvard. Les résultats font ouvrir les yeux sur nos réflexes.- Et le post Instagram d’une coach, formée en psychologie positive, dont j’admire le travail : Dr Sasha Heinz. Elle y explique la différence fondamentale de fonctionnement du cerveau d’une personne qui a vécu toute sa vie en état d’hypervigilance, à cause de sa couleur de peau. Je suis blanche et privilégiée, je n’ai aucune idée de ce que l’on peut ressentir. Mais cette explication m’a éclairée.
J’ai constaté avec beaucoup de honte, depuis quelque temps déjà, la très faible diversité de mes invité.es du podcast. Je les ai toutes et tous choisi.es parce que j’admire quelque chose chez elles et eux, quelque chose que je voulais mettre en valeur pour illustrer ce que peut être la recherche d’une meilleure intégration des vies pro et perso pour atteindre l’égalité femmes-hommes. Mais j’ai été piégée par mon conditionnement. J’emploi le mot « piégée » non pas pour me dédouaner, mais pour souligner le côté réflexe.
Je compte bien y remédier – n’y voyez aucune forme de « diversity-washing », mais l’expression sincère d’une envie d’incarner ce en quoi je crois si fortement : « You can’t be what you can’t see ».
Hier soir, j’ai feuilleté des magazines business achetés ces derniers mois pour trouver de l’inspiration pour mes invité.es. Dans le numéro de Forbes consacré aux Femmes d’influence datant de l’été 2019, sur 40 femmes, 1 seule ayant la peau noire : Fatoumata Kébé, astrophysicienne.
Qu’est-ce que ça leur fait à toutes les jeunes femmes à la peau noire qui voient si peu de femmes qui leur ressemblent citées en exemple ?
D’où le titre de cette lettre : By design.
Le changement ne peut se faire qu’en conscience, de manière intentionnelle, en l’incluant dans les specs de départ. Cela vaut pour les conditions de l’égalité femmes-hommes, comme celles de la lutte contre le racisme.
Alors ce podcast va devenir plus représentatif, by design.
Et je vais continuer à vous aider à cheminer vers une ambition professionnelle qui tienne compte du reste de votre vie, by design.
Réinterroger ce que veut dire viser haut, pour que ce chemin se fasse sans sacrifier tout ce qui compte par ailleurs.
Créer les conditions, avec intention et de manière réfléchie, pour que les femmes puissent prendre la place qu’elles souhaitent dans les entreprises et dans la société plus largement.
Sur ce sujet-là, vous n’avez pas fini de m’entendre ;-)
Prenez soin de vous, et en avant Les Équilibristes !
Sandra