En parler ou pas ?

En parler ou pas ? De ses enfants, de sa vie personnelle, de ses autres responsabilités et contraintes.

Vous êtes plutôt :

« Je ne raconte rien de ma vie au boulot, ma vie perso et ma vie pro sont totalement séparées. »

OU

« J’ai des photos de mes enfants dans mon bureau, tout le monde connaît leur prénom et est au courant de leurs aventures »

(Avec bien sûr plein de nuances au milieu).

Rare femme et seule maman de jeunes enfants dans l’environnement de travail de mon précédent poste salarié, je me suis souvent posé la question. Il y a deux façons de voir les choses :

  • En parler, c’est se donner la chance de poser un contexte fidèle à notre réalité : pouvoir partager les moments de joie avec ceux qui partagent une grande partie de notre quotidien (aka, nos collègues), mais aussi pouvoir compter sur la solidarité et le soutien des autres en cas de coup dur, petit ou gros. Le témoignage de Coline, qui parle de la capacité de compassion et de compréhension des autres, résonne encore souvent dans ma tête. Si on n’explicite pas ce dont on a besoin, personne ne pourra le deviner. « Il n’y a qu’au bébé qui pleure qu’on donne à manger » - expression très moche, mais qui a le mérite d’être claire et très juste.

  • Mais c’est aussi prendre le risque de se coller une étiquette, en l’occurrence celle de « la jeune maman débordée, qui n’a plus d’yeux que pour ses enfants, et a perdu toute ambition ». Encore récemment, une amie me confiait qu’un poste qu’elle convoitait, et pour lequel elle est plus que qualifiée, risquait de lui passer sous le nez parce qu’on avait décidé à sa place qu’il ne convenait pas à une jeune maman. Dingue… mais courant.

Alors, on fait quoi ?

On dévoile autant que nécessaire, assez pour être à l’aise et se sentir soi-même, en tenant compte de la culture de l’entreprise et de ce qui y est acceptable.

Mais surtout, on ne cède pas au « syndrome du Tupperware® »*, c’est-à-dire faire comme si tous les compartiments de notre vie étaient hermétiques. On ne rend service à personne à faire comme si les responsabilités ne se téléscopaient pas parfois : ni aux autres parents, ni aux futurs parents, ni à nos employeurs, qui de plus en plus, vont devoir s’adapter aux salariés et doivent comprendre leurs besoins précisément.

C’est pour ça que la couverture de Inc Magazine m’a tant réjouie cette semaine : c’est le premier magazine business qui met en couverture une femme « visiblement enceinte » (j’adore l’expression J). Elle y est sacrément visiblement enceinte Audrey Gelmar, co-fondatrice et CEO de The Wing, un espace de co-working américain réservé aux femmes (et elle a d’ailleurs accouché hier, félicitations !).

L’illustration parfaite du & - CEO & enceinte ! Oui, ça existe. Oui, c’est compatible.

Si le sujet vous intéresse, je vous recommande cet épisode du podcast du Harvard Business Review, sur le fait de dévoiler des aspects de sa vie perso au travail (« self-disclosure », coucou JCVD). C’est d’autant plus intéressant que les avis partagés sont ceux d’américaines, où la culture permet une plus grande porosité entre vie pro et vie perso. En France, on a tendance à être plus secrets… mais je vous laisse vous faire votre idée !

 

Et vous, cette question vous a déjà posé problème ? Comment avez-vous tranché ?

En avant les Équilibristes !

Sandra

N’oubliez pas que vous avez jusqu’à samedi 28 septembre minuit pour participer à un concours pour gagner l’exemplaire dédicacé du « Pacte des Futurs Parents » que Sylvain et Clarence m’ont offert pour vous. Il vous suffit de me répondre par mail ou sur Instagram à la question suivante : quel est le sujet d’ Équilibriste qui vous tient beaucoup à cœur et que vous aimeriez que l’on traite dans un prochain épisode ? Je tirerai au sort le ou la gagnant.e ce week-end. Bonne chance !

 Pour écouter Les Équilibristes, rendez-vous sur Apple Podcasts, Spotify ou sur ce site.

  * copyright Sandra Fillaudeau

Précédent
Précédent

On ne passe pas de 0 à 10 000 sans passer par 324

Suivant
Suivant

Partage des tâches, partage des taches