Focus
Mes chères et chers Équilibristes,
Je vous écris depuis la très tropicale Floride, que je découvre pour la première fois et où (pour rentrer à mon hôtel, je viens de traverser à pied un pont sous le ciel le plus noir que j’aie jamais vu, à me demander si je n’allais pas m’envoler par-dessus la balustrade tellement le vent soufflait) je passe plusieurs jours pour former les managers anglophones d’un de mes clients. Nous travaillons sur les sujets de feedback, de motivation, d’engagement des équipes, et c’est passionnant de croiser les approches culturelles. J’aurai plein de choses à partager avec vous dans ma prochaine lettre !
Le sujet du jour, c’est la notion de focus.
Comme beaucoup d’entre vous, j’ai tout le temps mille envies, plein de casquettes très importantes pour moi, et des ressources qui ont des limites.
Or il faut bien se rendre à l’évidence : pour rajouter un projet, il faut des ressources. Soit on peut les créer (en recrutant, en déléguant, etc…), soit il faut faire de la place.
Ces derniers mois, j’ai pris beaucoup de décisions avec ce mot de « focus » en tête :
Focus sur les projets – j’ai arrêté des projets qui me tenaient pourtant à cœur pour pouvoir me concentrer sur d’autres qui requéraient plus de temps et d’énergie de ma part. C’est ce qui m’a fait suspendre les nouveaux épisodes du podcast, pour prioriser le livre.
Focus sur les modes de communication avec vous – j’ai entamé une pause dans ma communication sur Instagram depuis septembre dernier, en me concentrant sur les lettres que je vous envoie et le réseau LinkedIn. J’ai gagné en capacité de concentration (beaucoup, beaucoup moins l’impression de me disperser), et j’ai sûrement aussi perdu un peu en occasions d’échanger et de se connecter. Dans la balance, je suis contente de cette décision & je me dis que je la réévaluerai régulièrement pour que les réseaux restent à mon service, et pas l’inverse.
Focus sur les tâches en cours – j’ai expérimenté plein de techniques pour (re) gagner en capacité de concentration, et avancer plus sereinement dans mon travail, et dans ma vie plus largement.
A chaque fois, ces décisions m’ont demandé trois choses :
De l’honnêteté, pour évaluer de manière juste (et pas fantasmée) les ressources dont je disposais pour mener à bien tout ce que j’avais envie de faire
Du courage, pour revenir parfois sur des décisions annoncées, des partenariats avec des personnes importantes pour moi, des engagements que j’avais pris, etc…
Et de gérer le FOMO, ou « fear of missing out », la frustration, la peur de décevoir, l’impatience aussi parfois, qui venaient avec le fait de tempérer, de décaler, d’annuler.
Ça a parfois été inconfortable, et j’ai souvent pensé à la phrase de Romain Collignon à mon micro dans Les Equilibristes : « Il n’y a pas de projets trop ambitieux, juste des deadlines trop ambitieuses ».
Je republie l’interview de Romain cette semaine pour vous permettre de la (re)découvrir, j’ai eu beaucoup de retours de personnes me disant que l’échange les avait vraiment éclairées.
Une autre ressource qui m’a beaucoup aidée dans ce besoin de focus, c’est le livre de Cal Newport, Deep Work, que je vous conseille.
Sans exagération, c’est en le lisant que j’ai pris des habitudes qui rendent l’écriture de mon livre si fluide et agréable ces jours-ci. (Et il a aussi une newsletter que j’aime beaucoup lire – dans la dernière il parlait de son « writing shed », son cabanon d’écriture – le rêve ! Et dans la précédente, il introduisait la notion de « ultraprocessed content », contenu ultra-processé, pour faire une analogie avec la nourriture ultra-processée – analogie si pertinente).
En parlant d’analogies, celle qui me vient pour parler de ce travail de focus, c’est celle du tamis – quand on repasse tout ce que l’on a envie de faire au filtre de ses priorités & ressources du moment, qu’est-ce qu’il reste ?
Et vous, vous êtes comment question « focus » ?
L’impression de mener trop de choses de front ?
Ou vous savez écrémer ?
Et question complémentaire : qu’est-ce que vous faites aujourd’hui parce que vous l’avez décidé il y a quelque temps, alors que ça n’a peut-être plus de sens ? (ça peut être plein de choses : des réunions, des engagements… vous voyez le genre ?)
Ces questions sont bien sûr tout aussi pertinentes à se poser en équipe.
Je dirais même qu’en tant que manager, leader, dirigeant·e, vous avez la responsabilité de mettre ces questions sur la table régulièrement. Début juillet est un excellent moment pour le faire.
Comme toujours, j’adore vous lire en retour, et je réponds toujours (même très en retard, focus oblige 😉)
Je vous retrouve dans les emails exclusifs de la liste d’attente pour le programme Conscious Ambitions ? Inscrivez-vous ici sur la liste spécifique
(pourquoi une liste spécifique ? parce que tout le monde ne sera pas intéressé·e, je le sais, et je ne veux pas vous inonder de mails. Mais si vous êtes un tant soit peu curieux ou curieuse de savoir ce qui se trame dans ce programme, filez vous inscrire ! Je sais, je provoque le FOMO, c’est mal, mais c’est pour la bonne cause – vous !)
A très bientôt !
Sandra