I WANT IT ALL!

I WANT IT ALL. I WANT IT ALL. I WANT IT ALL. 

AND I WANT IT NOW!

 

Ce titrec’est la sonnerie de portable d’un de mes anciens patrons, personnage jovial, généreux et haut en couleur, dont le téléphone braillait ces paroles à chaque fois qu’il sonnait (et il sonnait souvent, et il avait pris la version avec le solo de guitare de Brian May. Tout ça faisait assez mal aux oreilles...).

J’aurais dû prendre la même sonnerie que lui, c’est finalement ce que j’avais envie de crier le plus fort possible à l’époque, alors que je prenais un nouveau poste exigeant et que je devenais maman pour la première fois (et j’aurais adoré voir la tête surprise de mes collègues).

Ce titre, je l'écoute pas mal en ce moment - Queen tourne en boucle depuis que j’ai vu Bohemian Rhapsody. Magnifique film sur l’importance des relations avec les autres.

Ce titre, c’est surtout le thème central des Équilibristes, et le sujet d’un article important que je voulais partager avec vous cette semaine : « Why Women Still Can’t Have It All » de Anne-Marie Slaughter, publié dans The Atlantic en 2012.

Cet article est long et en anglais, mais si les sujets de conjugaison vie privée / vie professionnelle vous intéressent, je vous encourage vraiment à le lire.

Anne-Marie Slaughter était la Directrice de la planification politique dans l’équipe de Hillary Clinton au Département d’État américain. Vivant dans le New Jersey, elle avait pris ce poste à Washington, faisant la navette chaque semaine et retrouvant son mari et 2 fils adolescents tous les week-ends.

Dans cet article, elle raconte comment elle a quitté ce poste, celui de ses rêves, et est retournée dans le New Jersey, décidant que sa place était auprès de sa famille dans une période où son fils aîné vivait une adolescence tumultueuse.

Elle affirme dans cet article qu’il est extrêmement difficile de construire une carrière ambitieuse tout en étant un parent présent pour ses enfants. Loin d’être un problème d’ambition des femmes, de confiance en soi, d’investissement (comme on l’entend ou l’imagine parfois), Anne-Marie Slaughter met en avant les barrières structurelles et de valeurs qui rendent les deux difficilement compatibles :

  • La culture du « temps de présence » comme étalon de la productivité et de l’engagement dans les organisations ;

  • Le manque de valeur que l’on accorde au fait de prendre soin de ses enfants (elle prend l’exemple d’un.e employé.e qui se préparerait pour un marathon, se levant tôt, enchaînant les entraînements après le travail vs. un parent, jonglant entre ses engagements professionnels et ses responsabilités de parent – qui sera perçu.e comme discipliné.e, organisé.e, endurant.e, ? Et qui sera perçu.e comme pas assez présent.e, pas assez impliqué.e, imposant des contraintes au reste de l’équipe ?)

  • La nécessaire redéfinition d’une carrière réussie – pas comme un chemin linéaire et ascendant, pas comme une échelle verticale, mais plutôt comme un escalier aux marches irrégulières

  • … (je laisse un peu de suspense pour que vous alliez le lire !)

Bref, cet article est passionnant et il pose une question fondamentale : comment les organisations peuvent-elles, doivent-elles, accompagner leurs salariés qui veulent « tout choisir » ? Comment doivent-elles re-penser leur offre de travail (où, comment, quand on travaille) pour mieux répondre à une demande des salariés qui a radicalement changé ?

En parallèle des Équilibristes, ma mission est justement celle-là : aider les organisations à adapter le travail à la réalité de la vie de leurs salariés. 

Et ça m’intéresse beaucoup de recueillir votre expérience sur la question : vos conditions de travail sont-elles adaptées à votre vie ? Vous permettent-elles d'en vivre toutes les facettes, ou avez-vous l’impression de devoir choisir, renoncer ?

Merci de votre fidélité et en avant les Équilibristes !


Sincèrement,
Sandra

Si vous pensez que ces sujets intéresseraient quelqu’un.e autour de vous, vous pouvez leur transmettre cette newsletter. Merci d’avance !
 
PS : pour écouter Anne-Marie Slaughter, je vous recommande cet épisode du podcast Motherly (en anglais aussi)

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