Unapologetic*
Flashback pendant ma vie étudiante.
J’étais trésorière du Bureau Des Arts de mon école, et, atteinte du « syndrome de la bonne élève », je prenais ma responsabilité très au sérieux. Ce qui n’était pas du tout le cas d’un de mes collègues, aussi membre du bureau, et beaucoup plus « souple » dans sa gestion de sa responsabilité (du genre à arriver trèèès en retard aux réunions, et débarquer ensuite avec un grand sourire et un pack de bières – vous imaginez bien qu’il n’avait généralement pas de reproche sur son retard).
Plus que son dilettantisme, c’est son absence d’excuses qui me rendait dingue, parce que je le vivais comme un manque de respect.
N’empêche, c’est en l’observant que j’ai appris une leçon importante : moins on s’excuse, moins on s’excuse.
Ou plutôt, plus on s’excuse, plus on s’excuse.
Je l’ai vérifié plus tard dans ma vie professionnelle : j’avais tendance à être la championne des mails commençant par « désolée de [vous demander ça, répondre un peu tardivement…] ». Et je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule, loin de là, et surtout que ça me desservait plus qu’autre chose. Ca ne créait pas spécialement de bienveillance chez le destinataire, et en attirant l’attention sur un détail bien souvent sans importance, je minimisais le poids de mon propos.
J’y ai repensé récemment en entendant la fondatrice d’une startup bordelaise dire « Je ne m’excuse jamais d’être moi-même ». Elle a bien raison.
C’est pour ça que j’adore ce mot, « unapologetic* », ou l’art de ne pas s’excuser à tout bout de champ pour tout et n’importe quoi.
Si vous vous reconnaissez dans ce tic, plutôt féminin a priori, il paraît qu’il existe unplugin qui détecte l’excès d’excuses dans les emails – ça vaut le coup de tester !
En avant Les Équilibristes !
Sandra
(Ps : j’ai failli commencer cette newsletter en m’excusant de l’envoyer jeudi plutôt que mercredi… il y a du boulot :))
*Il va falloir vous y faire, j’ai un côté « JCVD » (Jean-Claude Van Damme) assez développé, et je risque de saupoudrer ces newsletters d’anglicismes. C’est pas pour faire la maligne, mais surtout parce qu’il y a des mots et expressions très pratiques en anglais, très parlants, et difficiles à traduire sans paraphrase lourde. Alors j'aime bien les utiliser !