It's nice to be nice đ
Salut chĂšres et chers Ăquilibristes,
Jâai une question de haute importance pour vous : pendant le confinement, quel camp avez-vous choisi (subi ?) ?
Le camp de ceux qui se sont transformés en Marie Kondo et ont tout trié/jeté/rangé, briqué ?
Ou le camp de ceux qui ont fait comme ils ont pu ? (Je parierais le 2Úme, mais je ne veux pas vous vexer, ni faire des déductions hùtives).
Si vous ĂȘtes comme moi, vous avez fait comme vous avez pu, et tentĂ© de trier 2-3 trucs par-ci par-lĂ , entre les devoirs des enfants, votre travail et quelques instants pour souffler (ou pas :)).
Parmi les 2-3 trucs que jâai triĂ©s, mes nombreux magazines.
Jâavais gardĂ© des Ă©ditions de 2008 de Management Magazine (donât askâŠ). Et bien mâen avait pris ! Je suis tombĂ©e sur des pĂ©pites.
Je vous en ai partagé une, la photo en haut de ce message. Collector, n'est-ce pas ?
Le dossier principal de lâĂ©dition de juillet-aoĂ»t 2008 avait pour thĂšme⊠« Peut-on rĂ©ussir en Ă©tant gentil ? ». Je comprends pourquoi je lâavais achetĂ©. DĂ©jĂ Ă l'Ă©poque je sentais bien que cette histoire d'ambition qui devait rimer avec visage fermĂ© et tailleur strict, ça m'irait moyennement (on en reparlera des tailleurs, j'ai des histoires marrantes lĂ -dessus).
Au-delĂ de la « vintagitude » du choix du tĂ©moin, des couleurs, mises en page, que je trouve plutĂŽt touchante, câest lâobsolescence du contenu qui mâa frappĂ©e.
A commencer par le titre, dont chaque mot pourrait constituer un dossier Ă lui seul : câest quoi rĂ©ussir ? Câest quoi ĂȘtre gentil ? Peut-on ou doit-on ?
Mais surtout les recommandations. Je vous ai entouré ma préférée :
« En rendez-vous, ça commence par des attentions toutes simples, comme proposer un cafĂ©, ou sâassurer que la personne nâa pas le soleil dans les yeux.â Une poignĂ©e de main sincĂšre, une allusion au dossier qui mobilise le collaborateur en ce moment ou Ă son dernier coup dâĂ©clat : ces dĂ©tails font de lâautre un individu reconnu, qui a le sentiment que ses dĂ©sirs et ses besoins sont pris en compte. »
HEUREUSEMENT que Management Magazine était là en 2008 pour nous recommander de serrer la main sincÚrement et proposer un café à notre interlocuteur !
Blague à part, pourquoi je vous partage ça ?
Parce que j'ai récemment eu une discussion sur le mot gentillesse, qui aurait encore un biais de niaiserie. Mais surtout pour apprécier ensemble le chemin parcouru depuis.
Quand on est pris dans ses combats, on a parfois tendance Ă voir tout le chemin qui reste Ă parcourir, et ça peut ĂȘtre dĂ©courageant. Prenons le parti de nous rendre compte du fait que tous ces sujets nâĂ©taient mĂȘme pas vraiment discutĂ©s il y a 10 ans â la compatibilitĂ© de la gentillesse et de la compĂ©tence, de la gentillesse et du pouvoir mĂȘme. Des lady-boss souriantes, on nâen voyait pas tellement (voire pas du tout).
En parlant de ça, je suis tombĂ©e sur cet article fascinant : un algorithme de traitement des visages a permis dâanalyser des portraits de dirigeant.es europĂ©en.nes Ă travers les siĂšcles. Les rĂ©sultats sont trĂšs parlants sur lâaugmentation du sentiment de confiance et de sympathie vĂ©hiculĂ© par les portraits officiels.
En clair, entre les 14Ăšme et le 21Ăšme siĂšcles, les dirigeant.es apparaissent de plus en plus avec un sourire aux lĂšvres et cherchent de moins en moins Ă inspirer la crainte pour manifester leur pouvoir.
Vive la gentillesse ! Et en avant les Ăquilibristes !
xx
Sandra
* Et alors, pourquoi cet objet de mail ? Un hommage Ă ma sĆur, avec laquelle on a un truc qui nous fait beaucoup rire : pour chaque situation (ou presque) de la vie un tant soit peu cocasse, difficile, ou agaçante, on a une citation de la sĂ©rie Friends qui nous vient en tĂȘte.
Et une de nos prĂ©fĂ©rĂ©es, câest celle-ci : « Itâs nice to be nice ». Câest celle quâon sort face Ă quelquâun de pas trĂšs nice justement. Et tout de suite, ça passe beaucoup mieux.