J'adore mon travail

Salut mes chers et chères Équilibristes,

La semaine dernière, j’ai animé une journée dédiée à l’équilibre des temps de vie à destination de magistrat·es, avocat·es, et autres métiers dans le domaine de la Justice. Des métiers d’engagement, aux responsabilités et charges très fortes.

La journée a été riche en échanges, et comme souvent quand on aborde le sujet de l’équilibre des temps de vie, en partages sincères. En partages d’histoires.

Une de ces histoires m’a inspiré cette lettre, parce qu’elle m’a touchée, et aussi parce que l’univers me l’a renvoyée en boomerang quelques jours plus tard. L’univers est très fort pour ça. Je vous partage ici le boomerang, par respect pour la confidentialité de nos échanges pendant cette journée. Mais vous le savez, vous qui lisez cette lettre : je parle de moi pour parler de vous.

En gros, il est question ici de la place que prend notre travail dans nos vies. Et derrière ça, la place qu’on souhaite lui accorder, l’impact éventuel sur nos enfants et la culpabilité qui va avec (si souvent mentionnée tout au long de la journée…).

Ce weekend, je jouais avec ma fille. A un moment de notre conversation, elle fait mine de remettre son sac sur son épaule, et me dit, très sérieuse, tenant son personnage dans notre jeu « Je ne pouvais pas venir parce que je devais travailler ».

Ma réaction d’il y a quelques mois aurait été la suivante :
« Bah voilà, j’en étais sûre. Avec les confinements, le décollage de ma boîte, ma formation qui a empiété sur les weekends, les jongleries liées au Covid, les enfants m’ont trop vue travailler à la maison alors qu’ils étaient là. Elle croit que le travail est ce qu’il y a de plus important dans la vie, et pire, elle croit que mon travail compte plus qu’elle. »

Ma réaction de ce weekend m’a surprise, en bien.

J’ai souri, et lui ai demandé « C’est génial ma puce. Alors, tu t’es amusée en travaillant ? Ton projet a avancé ? Tu étais fière ? ». Elle m’a répondu que oui.

Derrière ça, une belle leçon. Ces histoires de qualité vs quantité de temps m’ont toujours paru abstraites. Ça n’a jamais suffi à me rassurer quand je m’inquiétais de passer « trop » de temps au travail.

Ce qui m’aide, en revanche, ce sont ces ancrages : assumer que j’adore travailler, que ça fait partie de mon équilibre. Observer mes enfants, leur vitalité, leur joie, et me servir de ça comme boussole pour ne pas culpabiliser « pour rien ». Considérer que la culpabilité, quand elle se pointe, est un indicateur de décalage entre mes désirs profonds et la manière dont je vis. Et donc la traiter comme tel, un indicateur, et pas une vérité ou un jugement sur ma « bonne mère-itude ».

Et réajuster, encore et toujours. Sortir la cuillère à évider autant que possible, utiliser aussi le chausse-pied quand tout doit rentrer, mettre en application Pareto. Bref, tous ces réflexes d’équilibristes qui m’aident à tenir mon cap, celui que je me suis fixé, et que je réévalue autant que nécessaire.

L’épisode de cette semaine, c’est la rediffusion d’un épisode spécial foutage de paix, l’interview de la si talentueuse Agnès Labbé, auteure de « L’éducation approximative ». Quelque chose me dit qu’il devrait vous (re)plaire.

Take good care mes ami·es,
Sandra



Et si vous avez besoin d’aide pour définir votre cap, et d’un coup de main pour retrouver vos outils (cuillère à évider, chausse-pied et tous les autres), sachez que j’ouvre 2 places pour des séances de coaching individuel.


Photo par la talentueuse Camille Pouget

Précédent
Précédent

Showing up

Suivant
Suivant

Ininterrompus