J'aime mes enfants, mais
Salut chers et chères Equilibristes,
La newsletter de cette semaine, elle est en construction dans ma tête depuis des mois. Une idée, un soir, en rigolant avec mon amie Caroline T., sur toutes ces phrases qu’on commence par « J’aime mes enfants, mais là… » (je vous laisse compléter). Une réflexion, et une running joke sur ce besoin de se justifier tout le temps, comme si le fait qu’on aime notre vie d’adulte, sans enfants, pouvait faire douter de notre amour pour eux.
Et lundi, j’ai interviewé mon amie Elodie Caillaud pour « Les Équilibristes changent de tempo ». Elodie, après une carrière en RH, accompagne depuis quelques années les entreprises dans la mise en place de la pleine conscience dans leurs façons de faire. Elle est passionnante, et après un échange riche, Elodie nous a offert une méditation guidée d’une quinzaine de minutes (à partir de 21’40).
Un vrai cadeau.
A la fin, en off, notre discussion a continué sur le manque de temps pour soi en ce moment. Et sur le fait qu’exprimer les sentiments complexes qu’on vit en tant que mamans, particulièrement en ce moment, ça autorise les autres à le ressentir et l’exprimer.
Alors cette lettre s’est écrite toute seule. Encore un bouquet de &. Et je leur dédicace, à Caro et Elodie, et les Équilibristes qui ressentent ça en ce moment. Quelque chose me dit qu’on est un paquet.
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J’aime mes enfants, mais j’aime bien quand ils sont couchés le soir.
J’aime mes enfants & c’est souvent formidable d’être avec eux toute la journée.
J’aime mes enfants, mais je préfère faire des gâteaux seule. C’est pas Montessori ce que je vais dire, mais j’aime pas quand il y a de l’œuf et de la farine partout et que ça me rajoute une tâche de nettoyage (coucou Agnès !). C’est mal, mais c’est comme ça.
J’aime mes enfants & j’adore aller chercher ma petite dans son lit après la sieste, ses cheveux collés sur son doux visage et ses yeux pleins de sommeil.
J’aime mes enfants, mais le silence me manque. Et je suis en manque de solitude. Et j’aimerais pouvoir aller aux toilettes sans qu’une toute petite main vienne toquer au bout de 2 secondes (aussi mignonne soit-elle).
J’aime mes enfants & ces moments seule avec mon grand, pendant que sa sœur dort.
J’aime mes enfants, mais je suis frustrée de ne pas pouvoir travailler autant que je le voudrais ces jours-ci.
J’aime mes enfants & tout ce qu’on voit ensemble d’inhabituel (je vous ai déjà parlé du faisan, hier c’était un aigle !).
J’aime mes enfants, mais en ce moment, je ne rêve que de partir en week-end avec leur papa.
J’aime mes enfants & ces instants de grâce, fugaces mais bien réels.
J’aime mes enfants, mais parfois, je n’en peux plus d’entendre 350 fois « maman » dans la journée.
J’aime mes enfants & nos fous rires.
J’aime mes enfants, mais ils me posent trop de questions, attendent trop de réponses, et parfois j’ai juste envie d’appuyer sur la touche « mute ».
J’aime mes enfants & les voir changer autant, de jour en jour, est un spectacle. Le plus beau.
J’aime mes enfants, mais mes déjeuners avec mes amies me manquent.
J’aime mes enfants & je pressens qu’ils vont sacrément me manquer, quand on reviendra à quelque chose qui se rapproche plus du normal (comment qualifier ce qui nous attend ? Je n’ose pas dire « la vie d’avant »).
Que de &. La vie de parent, ce n’est que ça.
Hauts les cœurs et en avant les Équilibristes !
Sandra
Et filez écouter Elodie et méditer avec nous. Même (surtout) si vous n’avez jamais essayé. Promis, je ne fais pas ma Gwyneth Paltrow en vous garantissant que ça change la vie. Vous me direz ce que ça vous a fait ?