Le "crash test" de la flexibilité

6ème semaine de confinement.

Pour certains le temps se fait long. Pour d’autres, une routine s’est mise en place, rassurante, avec de nouveaux repères. Pour beaucoup, un mélange des deux.

Quand j’échange avec mon entourage, la date du 11 mai est à la fois une bouée à laquelle certains se raccrochent et une échéance chargée de craintes. Pour des tas de raisons : la santé avant tout, celle des petits (c’est quoi un geste barrière à 5 ans ?), des plus âgés, mais aussi les questionnements autour d’une nouvelle organisation à mettre en place entre reprise progressive du travail, de l’école, et le gloubi-boulga qui va s’en suivre.

One day at a time… il n’y a que ça à faire.

Ce qui est sûr, c’est que nous vivons depuis plusieurs semaines un « crash test » d’une des thématiques au cœur du projet des Équilibristes : la flexibilité du travail. Nous vivons une flexibilité en marche forcée, subie, et dans des conditions souvent complexes.

J’ai eu l’occasion d’échanger avec pas mal de parents la semaine dernière (surtout des mamans je dois dire…), au cours d’un live sur Instagram et d’une vidéo-conférence. Leur question principale : comment on fait pour télé-travailler avec ses enfants à côté ?

La meilleure réponse que j’aie trouvée : cet article avec des conseils d’Isabelle Filliozat, et en particulier cette phrase (en réponse à la question « Comment expliquer aux enfants qu’il y a un temps pour le télétravail des parents et qu’il faut être calme pendant ce temps (parfois long) ? ») :

« Aucune explication (mentale) ne va les aider à satisfaire leurs besoins. Avec des enfants petits, le télétravail, c’est franchement compliqué. Tous les patrons (j’espère) réalisent qu’on ne peut pas travailler à la maison avec des enfants petits. La solidarité, c’est aussi ça. »

C’est vrai, ce n’est pas un conseil. Mais cette phrase ramène à la réalité de la situation. On n’a jamais autant jonglé. On est tous et toutes dans le même bateau, et il n’est pas vraiment pas simple à faire naviguer. Mais si on prend un chouïa de recul, qu’est-ce qu’il y a d’intéressant là-dedans, en particulier sur les questions de flexibilité du travail ? J’en vois plusieurs :

  • la place de la confiance, au cœur des enjeux de la flexibilité. La confiance réciproque : celle de l’employeur dans l’engagement, le professionnalisme de ses salarié.es. La mesure du travail en résultats, pas en heures de connexion. Mais aussi la confiance des salarié.es en leur employeur. On en parle moins de celle-là… or elle est fondamentale pour que ça fonctionne.

  • la soudaine disparition des frontières entre vies personnelle et professionnelle. Elles étaient particulièrement étanches en France (dans d’autres pays, il est courant d’inviter son boss à un barbecue…). Clairement, nos vies ne ressemblent pas à cette belle boîte bento bien rangée : d’un côté le pro, de l’autre le perso. Alors certes, beaucoup attendent avec impatience que les sphères soient de nouveau un peu plus étanchéifiées (si, si, bien sûr que j’adore les conf calls avec mes enfants en guest stars. Ça apporte du peps, hein ? ;-)). Il n’empêche que cette fenêtre sur l’intimité de nos collègues apporte une dimension de plus aux relations professionnelles. Comment faire comme si on ne savait pas ? Comment ignorer les autres facettes (celles qui tripotent les ordinateurs et font coucou derrière la caméra) de la vie de nos collègues une fois que nous aurons retrouvé le chemin du bureau ?

Quels déclics pour l’après ?

La flexibilité est loin de se résumer à cette seule dimension du télétravail. Le rythme des carrières, la définition des postes, le temps de travail… le sujet est vaste.

Et le télétravail, ça ne ressemble pas vraiment à ce que nous vivons là. En tout cas, ça peut ressembler à autre chose.

L’impossible télétravail qui devient réalité pour tant de personnes, du jour au lendemain. C’est fou quand même quand on y pense.

A nous de mettre le curseur au bon endroit après.

Soyons très observateurs, soyons très critiques, soyons aussi lucides que possible. Et soyons nuancés et créatifs pour inventer la suite.

En avant les Équilibristes,
Sandra

L’épisode #4 des « Équilibristes changent de tempo » est paru lundi, et mon invitée était Mélanie Trinkwell, créatrice d’espaces intérieurs. J’ai adoré notre échange – nous avons parlé de sa manière de s’adapter à cette période particulière, et Mélanie a aussi partagé des tas d’astuces pour ré-enchanter l’espace de nos petits (avec ce qu’on a sous la main, et ses conseils s’appliquent aussi bien aux espaces des grands). Des idées pleines de poésie, écouter Mélanie vous fera du bien, c’est promis !

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