Soigner le lien
Mes chères et chers Équilibristes,
« Je suis bien content de moins venir au bureau, je ne suis plus obligé de croiser les c*ns »
Cette phrase, je l’ai entendue il y a quelques mois alors que je co-animais des focus groups pour comprendre les craintes et les envies au sujet du télétravail dans une organisation.
Elle vous choque cette phrase ?
Réfléchissez bien…
Sous cette affirmation, certes un peu provoc, il y une réalité que je croise tous les jours dans mon travail et dans ma vie.
C’est hyper difficile d’être en relation avec les autres.
Voilà, c’est dit.
Par défaut :
On se comprend mal
On interprète
On croit que l’autre a compris, alors qu’il est sûr d’avoir compris l’inverse
On croit qu’on sait ce qu’on veut et on dit autre chose
Bref, ça n’a pas grand-chose de fluide. Par défaut.
J’en parlais l’autre jour avec une de mes chères amies : on vaque à nos occupations quotidiennes, mais on sous-estime à quel point le tunnel de crises mondiales dans lequel nous sommes collectivement plongé·es depuis 3 ans affecte notre état, et ronge ce que nous avons de plus précieux : le lien aux autres.
Quand j’entends « je n’ai plus à croiser les c*ns », plutôt que « ouf », je me dis « c’est une occasion manquée ».
Une occasion de s’entraîner à écouter des avis qui ne sont pas les miens. Vraiment les écouter, sans préparer ma réplique en même temps.
Une occasion de changer d’avis (et si c’était nous le c*n dans l’histoire ? ça peut arriver 😊)
Une occasion de "agree to disagree” – j’adore cette expression anglo-saxonne qui dit la possibilité d’être en paix avec le fait de ne pas être d’accord avec l’autre
(Tout ceci suppose, bien sûr, que les c*ns soient jugés c*ns uniquement parce qu’ils ne partagent pas mon avis, parce qu’ils ont une perspective différente de la mienne, et pas parce qu’ils sont maltraitants, d’une manière ou d’une autre. Là c’est une autre histoire).
C’est quoi le rapport avec nos sujets d’équilibristes ?
On a besoin d’être en lien avec les autres, et de soigner ce lien. C’est un de mes leitmotivs dans mes conférences, ateliers et coachings individuels. Manager, être en couple, élever des enfants, tout ça demande de travailler sans cesse à nourrir les liens, à en prendre soin. A leur apporter de la considération, pour reprendre le si joli mot employé par Marion Darrieutort, mon invitée de la semaine dernière.
Et on a toujours besoin d’apprendre à écouter, à s’écouter, à demander. Pas seulement dans l’enfance, mais toute la vie. Work in progress, tout le temps.
Samedi, on aura l’occasion d’en parler avec les participantes de la journée Me First (dont vous avez bien compris que le nom lui-même était une provoc, pour des femmes qui ont l’habitude du Me Last). Si vous avez envie de nous rejoindre, il reste quelques dernières places avant que nous fermions les inscriptions jeudi soir.
Les épisodes de ces dernières semaines parlent bien des liens à nourrir, et de la relation à soi qui permet tout le reste. Régalez-vous à les découvrir ci-dessous. Immense merci à mes invitées si lumineuses et généreuses, et immense merci à vous d’être là.
Take care mes Equilibristes,
Sandra