Un caprice

Salut chères et chers Équilibristes,

Temps pour soi.

C’est quoi la première pensée qui vous est venue à la lecture de ces mots ?

Notez-la. Je suis sérieuse, notez-la, et lisez la suite.

Si je vous parle de ça aujourd’hui, ce n’est pas par hasard.

Je passe beaucoup de temps en ce moment à créer des formats et contenus pour mes clients, et à échanger avec mes auditrices (et pas assez d’auditeurs, n’hésitez pas à vous manifester messieurs, cet espace est pour vous aussi J).

Et à la question que j’ai posée la semaine dernière « de quoi avez-vous besoin en ce moment ? », la réponse qui est la plus ressortie est « De temps pour moi. Seule ! ».

J’entends beaucoup une lassitude, voire un épuisement, liés à la période, au manque de contact, au télétravail à 100%. Mais aussi au manque de moments seul.e.

Depuis le temps que je creuse ces sujets, que j’expérimente des choses sur moi (dit comme ça, on dirait que j’ai un laboratoire, accessible par une porte dans ma bibliothèque, avec des potions vertes qui bouillent. En vrai, j’ai des carnets, et des piles de livres), j’ai complètement changé d’avis et d’approche sur la question du temps pour soi.

On nous le répète, et rationnellement, on le sait : mettre le masque à oxygène sur soi est la priorité, prérequis pour être bien et pouvoir s’occuper des autres.

Certes. Mais. Il y a toujours des mais. Et ces « mais » prennent souvent la forme de jugements et de biais autour de la notion de temps pour soi.

Il y a 6 ans, quand mon fils était un petit bébé et que j’étais souvent entre deux avions, je n’arrivais plus à voir mes amies (les sorties, ce truc exotique, so 2010’s), à aller à mon cours de danse, à lire. Bref, à faire tout ce qui me faisait plaisir, me nourrissait.

Quand je me disais que, quand même, la danse ça me manquait, aussitôt je me répondais « oh ça va, tu es adulte, tu ne vas pas faire un caprice ! Être adulte, c’est assumer ses responsabilités, et tu ne peux pas avoir un bébé, un job prenant, et en plus vouloir prendre du temps pour toi. C’est égoïste, déjà que tu n’es pas souvent là, tu ne vas pas en plus être absente un soir par semaine ! Suck it up ma cocotte. » (ça rigolait pas chez moi avant…).

Caprice. Chez vous le mot est peut-être différent. Mais je parierais que pour beaucoup, il en est une variante : « le temps pour soi c’est… pas si important, un luxe, moins prioritaire que mon temps en famille, impossible à cause du boulot, parce que mes enfants sont petits, parce que mes grands traversent une période délicate, parce qu’ils ont besoin de moi… »

Il y a mille explications pour donner un sens aux jugements que nous portons sur nous-mêmes quand nous voulons prioriser le temps pour nous.

Mais nous avons toujours le choix. Et je ne dis pas ça pour que ce soit culpabilisant (« y’a qu’à, faut qu’on », « quand on veut, on peut », et tout ça), mais plutôt pour que ça vous donne des idées et des ailes.

Alors, avec le moins de jugement possible, reposez-vous la question : le temps pour soi, ça veut dire quoi pour vous ? Ça vous manque en ce moment ? Si oui, c’est quoi le plus petit changement que vous pourriez mettre en place pour vous en accorder ?

C’est un marathon cette pandémie et cette période. Beaucoup sont essoufflé.es. Qu’est-ce qui pourrait vous redonner un peu de souffle ? L’équivalent de la banane ou de la pâte de fruits pendant une course (je sais que vous adorez mes métaphores) ?

Je termine en partageant avec vous la tribune que j’ai écrite dans Welcome to the Jungle qui est parue la semaine dernière. Elle a reçu énormément de réactions, et c’est fascinant de lire tous les témoignages et partages de personnes pour qui elle fait écho (et des personnes qui ne sont pas d’accord). Vous savez comme je ne suis pas une grande fan de l’expression « équilibre vie pro / vie perso ». Et en réfléchissant à une alternative à la scission pro / perso, qui n’est pas toujours évidente ni utile, je me suis dit qu’il serait plus intéressant de penser une séparation entre l’intime et le public. Je suis persuadée que beaucoup du « perso » aurait besoin d’être partagé dans le « pro », en respectant l’intimité de chacun.e.

Allez la lire si le cœur vous en dit, et je serais heureuse de lire vos réactions, que vous soyez d’accord ou non.

Et j’en profite pour souhaiter la bienvenue à celles et ceux qui nous ont rejoint.es grâce à ce texte !

Allez, haut les cœurs et pensez à vos pâtes de fruits les ami.es !

En avant les Équilibristes !
Sandra

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