Salut mes chères et chers Équilibristes,

« Un·e aidant·e c’est une personne qui accompagne un proche, un enfant, un conjoint, un parent, ou toute autre personne de son entourage qui a une certaine fragilité, un handicap, une maladie, en tout cas qui a besoin de soins et d’attentions particulières. C’est une aide dans les actes de sa vie quotidienne, une aide matérielle, une aide morale. Ça englobe des situations qui sont très différentes, puisque ça peut être quelques heures d’aide par semaine, ou encore 24h/24. Donc les situations sont très variées. »

11 millions d’aidant·es (au moins).

20 à 29% de personnes qui le sont ou l’ont été.

Et aujourd’hui, le 6 octobre, c’est le jour qui leur est dédié.

Mon invitée du jour est Julia Peyre, avocate en droit social, spécialisée dans le droit des aidants en entreprise, mère d’une petite fille, et aidante.

« La première problématique c’est le sujet de l’écoute et de la compréhension. Quand tu es dans cette situation-là, tu as vraiment besoin de pouvoir en parler, en tout cas d’avoir l’impression qu’on comprend ta situation, qui n’est pas celle de tout le monde. Même si chacun a ses sujets de vie, cet investissement-là est en termes de temps, il est moral, il est plein de choses. Donc juste avoir une écoute de la part de la direction, c’est important. »

La parole de Julia est importante : avant tout parce qu’elle parle remarquablement bien des particularités du rôle d’aidant, qu’elle vit depuis plusieurs années, sans enjoliver ni dramatiser. Avec beaucoup de transparence et de force. Aussi parce qu’elle apporte son œil d’experte en droit, notamment son angle vis-à-vis des entreprises. Elle partage des idées très concrètes et très simples que les organisations peuvent mettre en place pour mieux accompagner les aidants.

« Il faut proposer une aide concrète : ça ne sert à rien d’aller voir quelqu’un et de dire « si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas ». Parce qu’on ne va jamais oser, parce qu’on ne sait pas ce que les gens sont capables de faire, ou si c’étaient des mots en l’air.  »

Et enfin, parce que Julia, comme beaucoup d’entre vous qui écoutez, est aussi mère d’une petite fille, ce qui rajoute un niveau de complexité au vécu de ce type de situation.

« Je ne travaillais pas les mercredis. Ma fille était bébé, mais je ne prenais pas ce temps pour celle, je prenais ce temps pour ma mère. Les mercredis, j’essayais de faire un maximum de choses pour ma mère, mais en fait ça ne marche pas comme ça.  […] D’un point de vue très pratique, tu ne peux pas cloisonner les choses parce que tu dois organiser un paquet de choses qui ne peuvent se faire que pendant le temps de travail. Donc il y a des moments où je passais beaucoup de temps à passer des coups de fil, à organiser des choses avec les auxiliaires de vie, avec les professionnels de santé, à appeler des associations pour avoir des renseignements. Et tout ça, ça ne peut se faire qu’entre 9h et 17h, donc tu n’as pas vraiment le choix. Il y a une réelle contrainte de temps. »

C’était émouvant et très fort d’avoir Julia à mon micro.

Cet épisode a plusieurs vocations : que vous qui êtes concerné·es par le rôle d’aidant·e, vous vous sentiez entendu·es et compris·es.

Mais aussi que nous tous puissions réfléchir et nous mettre en action pour être de meilleurs supports pour les aidants.

Bonne écoute, et n’oubliez pas de venir partager vos réactions, observations, idées sur vos réseaux, ou directement en commentaire ici.

Et je ne peux pas clore cette lettre sans saluer le fait que ceci est la 100ème lettre que je vous écris - un sacré symbole. Je ne savais pas que j'aimais écrire avant de le faire. Vive les projets qu'on lance sans trop savoir ce qu'ils vont devenir. Juste pour le plaisir. Juste parce qu'on a envie d'essayer.


Merci de me lire, de faire une place aux Équilibristes dans vos oreilles, vos vies et vos boîtes mail, que vous soyez là depuis le début ou depuis peu. Très heureuse de suivre ce chemin avec vous.

En avant et à bientôt mes Équilibristes,

Sandra

 
Précédent
Précédent

Épisode 55 : Claire & Cédric Audibert - Évaluer chaque jour ce qui marche & ajuster

Suivant
Suivant

Épisode 53 : Dr Vanessa Marcié - L'humour en conscience